Aide psychologique

Intervention simple, suites émotionnelles…

Tout le monde n’a pas besoin d’une thérapie ou d’un coaching. Mais parfois ceux-ci peuvent amener à un rétablissement plus rapide ou à une amélioration de notre qualité de vie.

Dans notre entourage, certains peuvent croire que les suites sont simples parce que l’intervention a été relativement légère pour certaines d’entre nous. Mais cela dépend de beaucoup d’autres facteurs. L’impact d’une crise cardiaque n’est pas toujours jaugé à sa valeur ‘déséquilibrante’ : par exemple quand on est une femme véritablement ou relativement jeune sans antécédents du tout et sans soutien cela peut être très dur à vivre.

La découverte que mon corps n’est pas à mon service, mais qu’actuellement c’est plutôt l’inverse. Cela m’a remis à ma place. Je suis une thérapie où j’apprends à respirer, à prendre du temps pour moi et à lâcher prise. Cela m’aide beaucoup. J’ai vécu sur mon adrénaline pendant des années.

A.H., patiente
source: A. Neel

Dans la littérature scientifique il a été démontré que le soutien et l’attention sont importants dans le processus du rétablissement, qu’on ait des suites physiques compliquées ou relativement simples. Cela compte pour l’entourage des patientes à la maison, au travail mais aussi pour son entourage médical. Une des fonctions des psychologues est justement l’écoute et le soutien apportés à leurs clients.

Notre équilibre psychologique est un autre facteur. Nous sommes toutes différentes avec nos forces et nos faiblesses.

J’ai commencé à travailler avec un coach pour briser les « vieux schémas ». Cela m’a beaucoup aidé, m’a amené à moi et m’a donné de la force.

T.S., patiente

J’ai déjà subi un burn-out. Je me suis rendue compte que je suis toujours en train de décharger mes propres batteries et j’ai envie de changer ça. C’est pourquoi je suis maintenant une thérapie cognitive.

M-J M, patiente

Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse. Il faut parfois du courage. C’est très bien car c’est une démarche active pour trouver des solutions face au stress et aux questions émotionnelles.

Il n’est jamais trop tard pour demander une aide psychologique. Certaines n’en ressentent le besoin qu’après un an ou plus tard. Cette aide psychologique peut contribuer à la prévention des récidives : mieux vaut prévenir que guérir.

Si une aide psychologique vous est proposée dans le cadre de votre réadaptation, nous vous conseillons de l’accepter. Il est possible que cela ne vous plaira pas, mais mieux vaut l’essayer : le dénominateur commun est l’infarctus et ses effets sur nos vies. Il se peut que vous soyez le plus jeune du groupe ou qu’il y ait majoritairement des hommes, mais le fait qu’on puisse parler avec des gens qui ont vécu des expériences similaires, peut être bénéfique.

Si vous pensez qu’au niveau de l’organisation vous avez des problèmes, sachez que dans le cadre de l’ ALD (Affection Longue Durée) on peut organiser la situation autour de vous. Pour ceci votre cardiologue ou votre généraliste peut vous mettre en contact avec une assistante sociale. Faites éventuellement référence à ce site.

Comment choisir nos thérapeutes?

Se repérer

Il faut se méfier des thérapeutes avec des formations exclusivement courtes. Attention aux charlatans.

Le métier de psychothérapeute est protégé depuis 2004 : il faut être inscrit à l’ARS (Agence Régionale de la Santé).

Les psychologues ont un titre protégé avec un diplôme délivré par une faculté de sciences humaines couronnant cinq années d’études, comportant des stages… Cela permet une certaine garantie.

Les psychiatres sont en principe les seuls à pouvoir prescrire des médicaments. Les frais des psychiatres sont généralement les seuls à être remboursés dans le cadre de l’ALD. Le remboursement d’un.e psychologue par la sécurité sociale est très rare, contrairement à celui du psychiatre. Pour qu’une séance chez votre psychologue soit remboursée, il faut impérativement respecter le parcours de soins coordonnés et se rendre dans un CMP (Centre Médico Psychologique) ou un établissement public (hôpital). Le délai de rendez-vous peut être long.

Certaines mutuelles prennent en charge les frais de rendez vous chez un psychologue : soit un forfait annuel, soit un certain nombre de séances (3 ou 4).

Infos : aide-sociale.fr

Trouver quelqu’un qui nous convient

Il n’est pas simple de connaître la qualité des thérapeutes. Leurs sites sont généralement rédigés par eux-mêmes. Les avis des patients n’ont pas forcément les mêmes valeurs que les vôtres. Notre entourage ou notre médecin peut donner des adresses.

Le mieux c’est d’établir un premier contact par téléphone ou d’aller à un premier rendez-vous (certains le font gratuitement) pour savoir à qui nous avons à faire. En posant des questions, on peut par exemple lui demander ses orientations théoriques ou par exemple si elle/il réactualise régulièrement sa pratique par des formations et fait une coordination/supervision de son activité avec des pairs…

Si le courant ne passe pas, il faudra chercher plus loin. Il est important de se sentir compris et de se sentir en sécurité.

Une thérapie brève de seulement une à trois séances n’est généralement pas suffisante. L’accompagnement peut être plus ou moins intense : toutes les semaines, bimestrielle ou même moins souvent. L’intensité dépend des besoins et du cheminement psychologique.

Suivre un coaching ou une psycho-thérapie en ligne

S’il n’y a pas de cabinet de psychothérapie de votre choix à proximité de chez vous ou que vous ne vous sentez pas capable de vous déplacer, les e-thérapies peuvent être intéressantes. Cela peut se faire par visioconférence, juste de manière auditive par téléphone ou par courrier électronique, par chat, ou par SMS.

Psychothérapie et/ou médicaments ?

Les médicaments seuls ne remplacent jamais une psychothérapie. Par contre une psychothérapie combinée avec des médicaments, si nécessaire, peut se révéler être très efficace. Parfois les médicaments peuvent améliorer relativement rapidement une certaine intensité de souffrance ce qui permet de mieux travailler en psychothérapie. Les psychologues ne sont pas des médecins et ne peuvent pas prescrire des médicaments. Mais ensemble avec un généraliste ceci est possible. Il faut faire attention aux interactions avec d’autres médicaments.

Quelques méthodes

Voici quelques méthodes qui ont apporté une amélioration chez beaucoup de patientes et qui, par conséquent, sont plutôt conseillées par les professionnels de santé mais souvent aussi sur les forums de patientes. Quelle que soit la méthode que vous choisissez, Il y a aussi d’autres conditions qui sont importantes: vous devez être capable de voir que vous avez une certaine souffrance, vous devez avoir une motivation à changer des choses et vous vous entendez avec votre thérapeute. Votre thérapeute n’a pas besoin d’être votre ami.e mais il faut qu’il y ait une entente.

TCC Therapie Cognitivo Comportementale

Les TCC sont des thérapies brèves qui sont considérées comme l’une des formes de psychothérapie les plus efficaces. Dans la pratique mais aussi dans la documentation scientifique, on a constaté que souvent ces thérapies apportent une amélioration.

Cette psychothérapie porte sur les interactions entre pensées, émotions et comportements. Pour être plus précis: elle met l’accent sur l’importance des pensées sous-jacentes qui déterminent comment nous nous sentons et comment nous agissons par la suite. Le thérapeute nous guide alors pour découvrir nos schémas actuels de pensée et comment ils influencent nos sentiments et nos comportements. Ensuite, petit à petit, on regarde et on expérimente comment changer certaines choses, afin d’améliorer la qualité de notre vie et à mieux gérer notre stress, notamment dans des situations difficiles où il faut résoudre des problèmes.

Je me suis rendue compte que je suis une ‘pleaser’ comme on dit en anglais: J’ai un grand besoin de plaire et ce n’est pas bon du tout. J’en ai donc parlé à une psychologue TCC (thérapie cognitive et comportementale). Elle me donne des conseils et des astuces pour ne pas me sentir coupable quand je refuse un service à quelqu’un dans le besoin. 

C.G. , patiente

EMDR

En attendant, j’ai eu 3 sessions d’EMDR et bien qu’au départ assez sceptique, ça marche super ! Bien sûr, je dois encore traiter ce qui s’est passé et le risque de répétition hante toujours mon esprit, mais la lourde charge émotionnelle a disparu. Je peux parler calmement de ma peur et y penser clairement. Les attaques de panique sont presque inexistantes et il devient plus facile de se sentir heureux et heureux quand je pense à l’avenir.

F.D., patiente

EMDR veut dire : Eye Movement Desensitisation Reprocessing, en français : désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires. Cela permet de retraiter des vécus traumatiques non digérés à l’origine de symptômes qui peuvent parfois être très invalidants. On peut ainsi soigner des séquelles post-traumatiques. Cette thérapie a été découverte de manière empirique et est donc surtout utilisée dans ce cadre. Parfois elle est utilisée pour d’autres troubles de l’angoisse ou de la dépression associées. Son efficacité a été reconnue par des instances tel que la HAS (Haute Autorité de la Santé) ou l’OMS. Toutefois, là aussi, il nous semble important de choisir des psychothérapeutes formés également en tant que psychologue ou psychiatre pour avoir une certaine garantie.

Méditation de Pleine Conscience

La pleine conscience (en anglais: mindfulness) est une forme de méditation thérapeutique afin de réduire le stress, les angoisses et la douleur.On apprend à ramener son attention à l’instant présent et à observer les sensations ou pensées de manière détachée, sans y attacher des jugements ou attentes.

Voici le témoignage de quelqu’un qui a appris cette méthode pendant la réadaptation cardiaque:

J’ai vraiment profité de la pleine conscience. J’ai téléchargé aussi une appli pour la méditation et j’ai lu pas mal de livres à ces sujets. Cela m’a beaucoup aidé à changer mon mode de vie et à vivre davantage dans le présent. J’ai également eu beaucoup de stress par rapport à ma Scad. Il s’est passé des choses très désagréables sur lesquelles j’avais peu d’influence. J’ai appris à rester avec moi-même et à ne pas me rendre folle et désespérée. Bien sûr, cela ne fonctionne pas toujours, mais je suis fière de ma situation actuelle.

B.B., patiente

Prévention psycho-éducative

Dans certaines cliniques de réadaptation cardiaque, on propose la prévention psycho-éducative. C’est plutôt un ‘coaching’ qui donne de manière très pratique des outils pour rétablir l’équilibre émotionnel et pour reprendre de manière optimale notre vie quotidienne normale en adoptant des changements de comportement vers un mode de vie sain si nécessaire.

On peut donner des outils pour, par exemple :

  • changer nos modes de vie (notre  ‘lifestyle’), par exemple au niveau diététique, au niveau de l’équilibre entre les différentes activités de la journée
  • mieux nous affirmer : apprendre à dire non et à définir nos limites.
  • apprendre à influencer nos pensées dérangeantes: comment convertir du découragement, de l’irritation, des émotions et comportements plus positifs.
  • découvrir des techniques de relaxation, qui peuvent aider également à diminuer et contrôler des sentiments et pensées désagréables.
  • voir comment reprendre le fil de sa vie.

On peut choisir soi-même des buts, tel que:

  • Je veux travailler sur mon stress
  • Je veux me sentir mieux dans ma peau par rapport à mon coeur
  • J’aimerais vivre de manière plus saine, plus active. Je sais comment le faire, mais dans la pratique je n’y arrive pas.

J’ai suivi un cycle de cours de prévention psycho-éducative. Celui-ci était offert dans le cadre de la réadaptation hospitalière. Ici, tu travailles en petit groupe avec d’autres patients. Tu regardes ce que tu veux changer. La plupart des gens voulaient réduire leurs moments de stress. J’ai appris à mieux les reconnaître. Mais plus important encore, à savoir comment les gérer. J’utilise ces méthodes dans la famille (mes enfants sont encore petits) mais je vais certainement l’utiliser aussi au boulot.

L.M., patiente

Biofeedback

Le bio-feedback n’est pas une thérapie mais peut donner au patient un certain contrôle sur son propre corps, y compris sur certaines fonctions dites involontaires, de façon à prévenir ou à traiter un ensemble de problèmes de santé.

Le bio-feedback utilise des appareils électroniques ou informatiques comme outils d’apprentissage (ou de rééducation). Ces appareils captent et amplifient l’information transmise par notre corps, par exemple notre rythme cardiaque ou notre activité musculaire. Ils les traduisent en signaux auditifs ou visuels.

Ainsi nous pouvons nous rendre compte de ce qui se passe dans notre corps. Avec l’aide de thérapeutes, vous pouvez ensuite apprendre à moduler vos réactions physiologiques. Ensuite, petit à petit, vous pourrez adapter vos réactions dans votre vie quotidienne sans ces appareils.

Le bio-feedback peut être utilisé pour soulager les migraines et les céphalées de tension, mais aussi pour mieux apprivoiser des angoisses, des troubles de panique et des états de stress post traumatique en le combinant avec d’autres méthodes par exemple la cohérence cardiaque.

Le biofeedback est généralement utilisé comme méthode dans un traitement plus global. On l’utilise souvent en combinaison avec la relaxation ou des exercices adaptés.