La réadaptation cardiaque

Faites une réadaptation cardiaque

La réadaptation cardiaque est fondamentale pour le rétablissement après la crise cardiaque. Elle sert à améliorer l’endurance cardio-respiratoire. Nous renforçons non seulement nos muscles mais aussi nos os. L’activité physique a une action directe et favorable sur les vaisseaux sanguins en développant la circulation coronaire.

Elle réduit aussi le risque vis-à-vis d’autres affections: la dépression et d’autres maladies non-transmissibles, comme le diabète, l’ostéoporose ou le cancer.

La réadaptation cardiaque est un excellent moyen pour se sentir mieux physiquement mais non seulement. La réadaptation peut aussi vous aider à retrouver votre équilibre et votre confiance en vous-même. Elle peut diminuer les angoisses et les sentiments dépressifs.

J’ai vécu la rééducation comme très positive. Vraiment à recommander pour tout le monde! On y apprend à comprendre ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire. Vous êtes dans un cadre sécurisant pour oser un peu plus ou .. vous faire rappeler si vous en faites trop (mais la peur est généralement telle que ceci n’est pas nécessaire). Cela vous aidera à comprendre comment fonctionne actuellement votre cœur. Pouvoir bouger à nouveau m’a fait non seulement physiquement mais aussi psychologiquement du bien. J’ai aussi vécu la rencontre avec d’autres patients comme un enrichissement, même s’il n’y avait pas un seul patient SCAD.

O.M. patiente

Une activité physique régulière est bénéfique pour notre rétablissement et après il faut garder ces bonnes habitudes. Certaines d’entre nous étions déjà sportives avant la crise cardiaque, donc nous connaissons les bienfaits. Non seulement celle-ci renforce nos muscles (rappelons-nous que le cœur est un muscle), mais elle est aussi bonne pour notre moral et elle améliore notre qualité de vie. L’activité physique augmente notre souffle, nous avons plus d’énergie et nous nous tenons mieux. Il faut le faire de manière raisonnée et raisonnable.

Elle améliore aussi le contrôle des facteurs de risques associés à la mortalité cardiovasculaire.

On a constaté que le sport/les activités physiques, quand on les pratique régulièrement, font diminuer la glycémie. C’est important chez une personne diabétique, mais aussi en prévention. Il y a aussi une diminution du mauvais cholestérol et une augmentation du bon cholestérol, un abaissement des chiffres de pression artérielle (tension) et une réduction du poids.

Des repères pour les professionnels de la santé, y compris les équipes de réadaptation cardiaque

La SCAD et la DFM sont encore relativement inconnues. Les professionnels de la santé, y compris les équipes de réadaptation cardiaque, sont souvent incapables de conseiller les patients sur ce qui est « sûr » et ce qu’ils doivent éviter.

Bien que l’exercice a été associé à certaines SCAD, il n’a pas encore été démontré si l’exercice provoque réellement la SCAD. Cependant, cette association a conduit à la prudence en termes de conseils sur le type d’exercice qui peut être fait.

Des médecins experts dans le domaine de la SCAD et de la DFM, ont alors publié un article avec des références. Vous pourrez trouver en français leurs conseils ici.

Les avantages de l’exercice, à la fois en termes de bien-être physique et mental, sont bien connus. Vous pouvez les lire ci-dessus. Les auteurs de l’article, soulignent également que les patients doivent équilibrer les risques théoriques de l’exercice après une SCAD ou une Dysplasie Fibro-musculaire (DFM) et les inconvénients de ne pas faire d’exercice. Car faire de l’exercice physique amène beaucoup d’avantages non seulement physiques, mais aussi psychologiques. Il y a généralement moins de risque de récidives et moins de mortalité après une réadaptation.

Pourquoi moins de femmes?

Toutes les patientes devraient être invitées à participer à la réadaptation cardiaque après une SCAD. En France, hélas, seulement un quart à un tiers des patients qui ont subi une crise cardiaque et encore moins de femmes suivent une réadaptation cardiaque. Aussi, il y a des différences régionales. Mais les chiffres sont déplorables aussi dans d’autres pays.

Les femmes âgées sont concernées aussi par la crise cardiaque et donc par la rééducation. Comme souvent elles ne sont pas en très bonne santé (elles ont aussi d’autres maladies) et peut être elle ne sont pas intéressées par le sport, on pense que ceci peut jouer un rôle. Mais il peut y avoir aussi des facteurs sociaux et sociétaux.

Est-ce que ce sont les femmes elles-mêmes? Par exemple, pensent-elles d’abord à tout le monde dans leur entourage avant de penser à elles-mêmes: les enfants, leur mari, leurs parents, etc.?

Est-ce que c’est l’offre proposée? Par exemple, les types de sport s’adressent-ils davantage aux hommes? Soulever des haltères au lieu de danser, par exemple?

Y a-t-il une attention particulière pour les femmes et leurs problèmes spécifiques? Par exemple, pour le fait qu’elles doivent souvent jongler entre le ménage, les enfants, le travail, les soins aux parents âgés, etc. pour lesquels elles ne savent pas comment obtenir de l’aide si elles participent à la réadaptation? Est-ce qu’elles sont plus dépendantes aux transports publics ou à une autre personne pour se déplacer dans le cas d’une hospitalisation en ambulatoire?

Les femmes sont-elles informées par leur médecin, leur cardiologue ou leur généraliste sur la possibilité de participer à la rééducation (et ses effets positifs)? Est ce qu’elles reçoivent les bonnes informations sur les objectifs et le contenu du programme de la réadaptation cardiaque ou ont elles (ou leur médecin) une interprétation différente de son utilité chez les hommes et les femmes?

Ma cardiologue m’a dit que l’hôpital n’offre actuellement pas de programme de réadaptation. Et au moment où il redémarrera, il serait trop tard pour moi, selon elle. De plus, je serais seule avec un groupe d’hommes plus âgés souffrant de cholestérol élevé. Je dois donc gérer ma rééducation moi-même mais je ne sais pas comment. Finalement, j’ai décidé de voir une autre cardiologue. Elle m’a prescrit une réadaptation dans un autre centre. J’étais avec un groupe qui ne correspondait pas à ma situation: pour la plupart des personnes âgés, mais quelles belles personnes agréables. On apprend toujours les uns des autres!

H.S. patiente

Qu’en pensent leur partenaire et leurs enfants? La soutiennent-ils? Ou mieux: est-ce qu’ils l’encouragent à y aller?

Est-ce que le fait qu’il y ait une majorité d’hommes les gênent?

J’étais parmi des hommes plus âgés d’environ 60 à 75 ans. Il n’y avait que peu de femmes. Je n’ai pas vécu cela comme un problème parce que chacun fait un travail pour soi à son niveau.

T.P. patiente

Il y a plus de questions que de réponses pour l’instant. Nous espérons en tout cas que vous comprenez l’importance.

Saviez vous que:

  • si la réadaptation cardiaque ne vous a pas été proposée, n’hésitez pas à en parler à votre cardiologue ou à votre généraliste. Les deux peuvent vous faire la prescription pour aller dans un service de soins de suite et de réadaptation agréés (SSR), même si votre SCAD a eu lieu des années auparavant.
  • dans le cadre de l’ALD (Affection Longue Durée), si vous n’êtes pas capable de venir par vos propres moyens, vous avez droit à un VSL.
  • certaines entreprises de taxi peuvent également vous fournir ces services VSL.
  • c’est le généraliste qui peut vous prescrire les bons de transport (également pour aller à des rendez-vous avec votre cardiologue de l’hôpital ou de la clinique, par exemple).
  • les centres de réadaptation peuvent vous proposer des programmes à la journée où l’on rentre le soir ou bien faire un séjour pendant plusieurs semaines.
  • la réadaptation a une durée de plusieurs semaines.
  • selon sa condition et ses disponibilités, elle se fait pendant plusieurs jours par semaine (au moins 3) ou tous les jours de la semaine ouvrable.
  • il est important de finir votre réadaptation et que s’il y a des problèmes, vous pouvez faire appel à l’infirmière, l’assistante sociale qui en parleront dans leur équipe pour trouver une solution.
  • vous pouvez manger sur place.
  • certains centres proposent une continuation des activités par exemple le soir quand vous aurez terminé la réadaptation.
  • vous avez le droit de revenir tous les ans à un centre de réadaptation cardiaque dans le cadre de votre ALD ?
  • nous sommes fières que ces beaux systèmes médicaux existent dans beaucoup de pays Européens. Que nous les utilisons mais n’en abusons pas.
  • suivre une réadaptation cardiaque augmente la qualité de vie, diminue la récidive et la mortalité. Elle augmente donc la santé des patient.e.s et du système de la santé. La prévention (dans ce cas la prévention secondaire) coûte toujours moins cher que les hospitalisations.

SCAD et réadaptation

Il existe une grande variabilité individuelle des besoins et des capacités parmi les survivants de la SCAD. La SCAD a été associée à un effort physique intense. Non seulement nous, mais parfois aussi les rééducateurs peuvent ne pas tout à fait savoir les limites de chacun.e. En allant sur scad et sport, elles/ils peuvent trouver des repères.

Qu’aimerions-nous en tant que patientes voir changer dans les centres de réadaptation?

Faire des adaptations par rapport aux femmes (SCAD)

Il y a encore (beaucoup) moins de femmes que d’hommes en salle de réadaptation cardiaque. Parfois, elles ne finissent pas le cycle de la réadaptation.

L’aménagement n’est pas toujours prévu pour recevoir un public d’hommes et de femmes en même temps. Parfois, il manque par exemple un vestiaire pour les femmes. P.S. raconte:

Je suis très contente de ma rééducation cardiaque. Sauf d’un truc: je dois me changer aux toilettes. Il manque une patère pour accrocher mes vêtements, mais surtout les w.c. ne sont pas très ragoutants au bout d’un moment… Quelle odeur! je ne suis pas la seule à m’en plaindre!

Être dans un local assez étroit où les hommes ne se sentent pas complexés pour se déshabiller et ne sentent pas la rose peut incommoder certaines femmes qui cherchent leurs affaires.

Faudrait-il aménager un vestiaire pour les femmes pour se changer ou proposer spécifiquement des activités à des groupes de femmes? C’est un point qui mérite d’être évalué.

Proposer des activités qui pourraient plaire aux femmes (et aux hommes)

En général le renforcement musculaire sur des appareils peut ne pas plaire à certaines femmes. Dans les salles de sport ‘de ville’ on peut clairement voir que ça parle plus aux « mecs ». Elles peuvent penser qu’il s’agit d’activités ennuyeuses, de même qu’avoir en tête une image négative de muscles de bodybuildeuse avec des veines saillantes.

Proposer des activités qui pourraient davantage plaire aux femmes (et aux hommes) : cela peut être la danse (la musique est, de plus un vecteur d’émotions intéressant), la méthode Pilate ou le Yoga. Imaginer des programmes qui se concentrent sur les muscles principaux intervenant dans le renforcement, l’équilibre et le maintien de la colonne vertébrale. L’aquagym peut plaire également.

Fournir une attention particulière aux victimes de la SCAD

Comme une majorité des personnes qui suivent la réadaptation ont plutôt les caractéristiques de la crise cardiaque classique (voir « comprendre la SCAD« ), généralement il y a très peu d’attention pour la SCAD. Mais pour une victime de la SCAD il faut faire attention par exemple :

  • au genre d’activités
  • au dosage
  • à l’information spécifique à donner aux patient.e.s: connaît-elle (il) sa forme de maladie? Les personnes ayant eu une SCAD peuvent se sentir seule dans leur situation spécifique par rapport aux crises cardiaques classiques. Aussi elles peuvent trouver des informations supplémentaires, des personnes qui ont eu le même genre de vécu, en se référant à ce site.

Pour en savoir + :

Si vous avez envie de savoir plus sur les bénéfices de la réadaptation cardiaque vous pouvez lire (en anglais) le rapport de la clinique Mayo pour SCAD research: 2018 MayoBenefactorReport.

Pour mieux connaître l’évolution des prises en charge par la réadaptation cardiaque: le rapport de la santé publique.