Les causes exactes de la formation de ces cloques ne sont pas encore connues. Mais il est clair que la SCAD n’a rien à faire avec les athéromes ou le cholestérol, décrits pour les crises ‘cardiaques’ classiques. Pour nous, la crise cardiaque est soudaine. Mais les chercheurs pensent que le processus de mise en place de la fragilité qui mène vers une SCAD est lent. Il dépend de très nombreux facteurs. Le plus probable est qu’une accumulation de circonstances défavorables finissent par rendre les artères fragiles. Ce qui fait qu’un jour, elle craquent ! Il y a probablement des facteurs héréditaires et d’autre part des fragilités acquises le long de la vie. Par exemple par le stress et/ou des changements hormonaux (cycles menstruels, grossesses pour les femmes). Grâce aux travaux de recherche de l’équipe du Dr Bouatia-Naji en France, mais aussi des recherches dans d’autres pays, nous commençons à mieux comprendre comment la SCAD se développe.
SCAD en majorité des femmes jeunes
On a observé, que la majorité des personnes qui sont victimes de SCAD, sont des femmes jeunes. Dans le médical, on est jeune en dessous de l’âge de 60 à 65 ans.
Sur les forums de discussion, nous remarquons qu’il y a fréquemment des réactions d’incompréhension :
J’ai un style de vie super-sain, je ne fume pas, je bois peu, je suis mince, je fais beaucoup d’exercice, je n’ai aucun problème médical ! Je ne comprends pas pourquoi j’ai eu une SCAD!
P.R. patiente
Beaucoup d’autres femmes se reconnaissent dans ce tableau. Généralement, les femmes (et les hommes) ayant eu une SCAD, ont donc pas ou peu de facteurs de risques vis à vis de la santé.
Liens éventuels
Un lien a été observé entre la SCAD et des facteurs de risque tels que l’hypertension et/ou des stress physiologiques ou émotionnels. Mais ce n’est pas toujours le cas. On a remarqué que chez certaines femmes, certaines maladies telles que la FMD/DFM (dysplasie Fibromusculaire) peuvent être également présentes. D’autres femmes sont sujettes aux migraines. Mais on ne sait pas encore si ces trois maladies ont des causes communes, ou si la présence d’une favorise le terrain de l’apparition de l’autre. Dans très peu de cas, la consommation de certaines drogues a déclenché une SCAD.
Beaucoup de femmes sur les forums se posent la question s’il y a un lien hormonal : elles ont eu leur crise pendant ou juste avant la menstruation ou elles se posent la question concernant la (péri)ménopause. Pour mieux cerner cela, il faut étudier une large cohorte de femmes et d’hommes malades. Il faut se renseigner sur leur historique au moment de la survenue de leur SCAD. Mais il faut aussi étudier leurs prédispositions génétiques et physiologiques liées à l’âge de la puberté, de la ménopause..etc. Un projet de recherche est en cours d’étude dans le laboratoire du Dr Bouatia-Naji sur ces aspects en particulier.
En résumé
Pour résumer, les causes et mécanismes physiologiques spécifiques concernant la SCAD sont encore à découvrir. Mais on sait à ce stade qu’ils sont multiples. Cela est souvent le cas des maladies humaines cardiovasculaires et autres. Il est très rare de trouver une et unique cause pour une maladie, sauf dans le cas de maladies pédiatriques très génétiques et les maladies infectieuses qui impliquent la réaction à un agent pathogène bien identifié, comme le cas du COVID-19.
Les chiffres:
La proportion entre femmes et hommes pour la SCAD sont huit à neuf femmes pour un homme. (F:H = 8 à 9:1). Donc, cette proportion est totalement différente par rapport à la crise cardiaque classique (F:H = 1:4). Il y a donc une majorité de femmes pour la SCAD !
La proportion chez les femmes jeunes
Entre les jeunes femmes ayant eu une SCAD et les jeunes femmes ayant eu une crise cardiaque, la proportion est à peu près une femme jeune, victime d’une SCAD sur trois jeunes femmes victimes d’une crise cardiaque classique. (Fscad:Fccc = 1:3)
Par rapport à la totalité des femmes ayant eu des crises cardiaques, la proportion des femmes ayant eu une SCAD est de huit femmes à une femme. (Fscad:Fcc total = 1:8)