Voici le témoignage de Gaelle, co-fondatrice du groupe Facebook: Scad France. Gaelle avait 54 ans au moment de sa SCAD.
C’était un matin, à la fin de mes vacances… Je préparais mon thé quand j’ai ressenti une sensation bizarre au milieu de ma poitrine, comme un serrement dans un étau.
Pas douloureux, mais bizarre car je n’avais jamais rien ressenti de tel…
Je décide alors d’aller m’allonger, pensant que cela allait passer. Au bout de 15 mn environ, pas d’amélioration, même en changeant de position. Comme je trouve cela étrange, je commence à chercher sur Internet une piste de réponse. Et je tombe sur des consignes disant « toute sensation persistante au milieu de la poitrine nécessite d’appeler le « 15 ».
Mais je me dis: « Je ne vais pas les déranger pour ça, ils ont sûrement des choses plus graves à traiter ! ». Je n’appelle pas non plus mon médecin généraliste, car je ne suis pas sûre qu’il soit disponible pour me donner une réponse tout de suite…
Alors j’appelle SOS Médecins. La personne qui me répond, me pose quelques questions: l’âge, les antécédents, les facteurs de risques, et bien qu’à 54 ans, je n’ai aucun antécédent ni aucun facteurs de
risques, elle me passe le « 15 » .
La personne du « 15 » me pose les mêmes questions. Mêmes réponses. Et elle me dit qu’une ambulance va arriver ! Et là, je me rends compte aujourd’hui que j’ai eu de la chance : Les deux personnes ont certainement pensé à l’infarctus…
J’entends l’ambulance et …. je descends mes escaliers à la grande surprise des ambulanciers !
En effet, j’étais loin de penser que j’étais en train de faire un infarctus. Je ne me suis pas rendue compte de la dangerosité de descendre les escaliers, car j’aurai pu faire un malaise cardiaque dans les escaliers…
Dans l’ambulance, électrocardiogramme et départ vers les urgences cardiothoraciques du CHU. Arrivée là-bas, environ une petite heure après le début des symptômes, je n’avais plus aucune sensation de serrement, tout allait bien. Alors je me suis dit « Je ne sais pas ce qui c’est passé, mais désormais tout va bien, cela ne devait pas être grave ».
Mais le médecin me dit « On fait une prise de sang pour voir ce qui se passe et en attendant, vous ne bougez pas ! »
Les résultats arrivent : infarctus ! Je n’en crois pas mes oreilles !
Ainsi que me le dira mon entourage « Toi ? Un infarctus ?! Tu n’as pas du tout le profil habituel ! »
Alors, direction la salle de coronarographie. J’ai encore de la chance car celle-ci est disponible et le cardiologue qui fait l’examen connaît la SCAD et la détecte.
La dissection se situe sur une petite artère distale. Par chance, je n’ai pas fait d’arrêt cardiaque. Le cœur n’a pas eu le temps de trop souffrir. J’ai demandé au médecin:
« Mais que se serait-il passé si je n’étais pas venue consulter ? »
Car finalement le serrement s’est passé tout seul, sans traitement.. Il m’a répondu que cela aurait sans doute recommencé et plus gravement…
Je mesure la chance d’avoir pu être prise en charge rapidement !
J’ai dû rester une petite semaine aux urgences. Ensuite, j’ai pu rentrer chez moi. Alors j’ai commencé à chercher des informations sur cette pathologie que je ne connaissais pas. Le cardiologue m’a dit que c’était rare. Par la suite, mon médecin généraliste, mon médecin du travail et celui de la sécurité sociale) me l’ont confirmé.
Je me sens seule avec ce diagnostic …
… car, même si malheureusement beaucoup de personnes ont eu des infarctus, on en connaît en général les causes. Ces causes sont liées aux facteurs de risques classiques.
Puis, en cherchant sur le net, j’ai trouvé des informations sur des sites Canadiens. J’ai intégré un groupe Facebook Américain. J’ai pu apprendre plein de choses, poser des questions, avoir des réponses. Par conséquent, je me suis sentie moins seule. J’ai constaté que d’autres patientes se posaient les mêmes questions que moi ! J’ai ainsi rencontré d’autres Françaises.
L’une d’entre elles a alors eu l’excellente idée de fonder un groupe Facebook en langue française en Europe (SCAD France).
C’est bien évidemment plus aisé d’exprimer notre ressenti en français ! Ce groupe Facebook est complémentaire du groupe de langue française sur le continent américain, au Canada (DSAC).