Cette journée a pour objectif d’alerter sur le manque important de connaissances sur la santé des femmes. Il est important de noter que la recherche scientifique est en train de rattraper son retard et que la pratique médical est en train de suivre. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire.
Le corps de l’homme souvent la norme
Pendant longtemps, on a supposé que les hommes et les femmes étaient identiques, à l’exception de leurs caractéristiques sexuelles. Trop souvent, la norme sur laquelle repose la connaissance médicale, était alors le corps de l’homme. Mais les femmes sont différentes par leur anatomie, leur physiologie et donc par le fonctionnement de leurs corps. Par exemple, les femmes sont en moyenne plus petites. Généralement, elles ont une masse musculaire plus faible et une masse grasse supérieure que les hommes. Et bien sûr sur le plan hormonal les femmes et les hommes ne sont pas pareils. Il existe donc de nombreuses différences plus ou moins visibles.
Alors les maladies peuvent s’exprimer différemment selon que l’on est une femme ou un homme. Et bien entendu, certaines maladies sont plus présentes selon le sexe.
Les conséquences de cette vision normative
Malheureusement, le fait de considérer les femmes comme des « petites hommes » a parfois des conséquences néfastes. Bien que cela soit en train de changer, voici quelques exemples que les femmes peuvent rencontrer :
- Les femmes sont deux fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de dépression ou de troubles anxieux.
- De nombreuses femmes souffrent davantage des effets secondaires des médicaments. Pour beaucoup de raisons, les médicaments ne sont pas toujours testés sur les femmes. Cette situation est en train de changer.
- De nombreuses femmes recherchent un bon diagnostic depuis des années.
- La prise en charge des femmes devrait parfois être différente aussi pour être plus efficace. Voici par exemple un article où les chercheurs recommandent une réadaptation cardiaque spécifique aux femmes.
Le cœur féminin
Autrefois, le patient cardiaque standard dont on parlait toujours, était un homme blanc d’environ 60 ans souffrant de douleurs thoraciques et de radiations au bras. Lorsque les femmes souffrant de problèmes cardiaques consultaient le médecin, on ne leur trouvait souvent aucune anomalie évidente. Mais les problèmes cardiaques des femmes ne sont pas pareilles à ceux des hommes. Aussi, leur cœur est plus petit et leurs artères sont plus fines. Les hormones féminines influencent également le cœur. Par exemple, lors du cycle hormonal mais aussi lors de la péri-ménopause.
Aujourd’hui encore, les crises cardiaques chez les femmes passent régulièrement inaperçues. C’est particulièrement vrai pour les femmes en dessous de 60 ans surtout lorsqu’elles ont des plaintes moins claires. Alors cela peut arriver aussi aux personnes atteintes d’une SCAD (également appelée : dissection coronaire spontanée). La majorité de ces patients sont des femmes jeunes ou d’âge moyen (moins de 60 ans) qui semblent être en bonne santé. Alors, on ne soupçonne pas une crise cardiaque.
LA SCAD : une prise de conscience est nécessaire
En France, de nombreux cardiologues connaissent la SCAD. Ainsi, beaucoup de personnes sont sauvées. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire auprès des professionnels médicaux et paramédicaux. Et malheureusement, on parle rarement de la SCAD dans les média.
C’est pourquoi nous patientes, soutenue par un Comité Scientifique et Médical, sommes en train de monter une association. Voici les objectifs :
- informer et soutenir les patients français victimes de dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD), ainsi qu’à leurs proches
- sensibiliser tout public à la SCAD et de défendre les intérêts des personnes atteintes de la SCAD
- soutenir la recherche dans ce domaine
- faire reconnaitre une prise en charge spécifique pour la SCAD, qu’ils soient des soins médicaux, paramédicaux ou psycho-sociaux
- Il met à disposition des sources scientifiques vérifiées, pour développer des campagnes d’information et récolter des fonds qui bénéficieront aux équipes de recherche françaises